Avec 36 ans d'enseignement, un mari, trois enfants, du bénévolat et des blessures comme il y en a dans toutes les vies, j'ai pris une retraite anticipée à 57 ans et la perspective de grandes vacances perpétuelles ! C'est agréable ... pendant 3 mois ! Une fois la fatigue effacée, et la jeunesse retrouvée, que faire de toute cette énergie ? C’est le moment où on cherche à donner un sens à notre vécu et pourquoi pas à notre futur… Ainsi, une après-midi, je me suis retrouvée dans les bureaux de France Bénévolat. Je voulais être utile et j’imaginais transformer mon expérience douloureuse en une aide active au sein d’une association. Parler avec les accueillants, me voir proposer des adresses à contacter : cela m’a convaincue d’une chose : il ne faut pas toucher aux blessures trop vite ! Elles peuvent s’ouvrir et surtout elles ne peuvent pas servir aux autres. Je n’ai donc pas contacté les adresses indiquées.
Par contre, c’est France Bénévolat qui m’a rappelé en me proposant de me joindre à eux. Cela fait maintenant trois ans que je fais partie de l’équipe. J’ai découvert un autre monde. Pendant une vie de travail, on s’imagine dans la vraie vie. La vie d’enseignante, même si elle offre une énorme part d’humain, ne m’avait pas confronté aussi fort aux plus démunis.
Je garde comme principal souvenir de ma première année celui d’avoir découvert des gens dont je n’imaginais pas le mode de vie. Rencontrer des sans-papier, les écouter, tenter de trouver une association qui veuille les accueillir, ne pas y parvenir, m’a fait prendre conscience que, cette fois, j’étais confrontée à la vraie vie. Mais pour venir en aide aux plus démunis et aux associations qui s’en occupent, il faut que ce monde soit connu, il faut des bénévoles et il faut faire connaître France Bénévolat.